mardi 27 décembre 2016

Nucléaire français : un enjeu européen

Nucléaire français : un enjeu européen

Jean Pierre Riou

Le Mont Champot a maintes fois attiré l'attention sur le rôle majeur de la France dans l'équilibre du réseau électrique européen. 
Notamment dans http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/lechec-dune-politique-energetique.html
et son annexe, ou http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/le-prix-de-lintermittence.html  

Et s'est souvent interrogé sur les raisons pour lesquelles il apparaît si peu dans les médias que la France est le plus gros exportateur mondial d'électricité, qu'elle exporte massivement en direction de tous ses voisins, Allemagne y compris, et qu'en prime d'un kWh parmi les moins carbonés et les moins chers du marché, c'est la stabilité de sa production qui permet à l'Europe de supporter les chutes de puissance de l'éolien allemand, de l'ordre de 30 GW en 24 heures.

 Source https://www.energy-charts.de/power.htm

A en croire certains médias, l'électricité allemande serait pourtant plus vertueuse grâce à ses innombrables éoliennes, et nous alimenterait quand nous avons froid, semblant vouloir ainsi justifier la pensée unique qui appelle à en suivre l'exemple, alors que le lignite reste sa principale source de production, suivi du charbon, puis ... du nucléaire. Il est rassurant de constater que l'excellence du système électrique français est reconnu à sa juste valeur outre Manche.

Le site britannique http://www.gridwatch.templar.co.uk/france/  publie, en effet les données en temps réel de notre système électrique. Les commentaires de chaque cadran, qui apparaissent en y promenant la souris, laissent comprendre les conséquences prévisibles du développement, en France, des énergies intermittentes telles que l'éolien. 


Les légendes de chaque compteur confirment donc:
1° Que l'Allemagne exporte ses surplus renouvelables en France quand il y a du soleil ou du vent fort, mais importe son électricité quand le vent ou le soleil tombent. 
Et que ces importations, au gré du soleil et du vent, sont très fluctuantes.

2° Que l'Espagne dispose d'une grande quantité de renouvelables qui la forcent à exporter quand il y a beaucoup de vent mais doit importer le reste du temps.

3° Que l'approvisionnement de l'Italie et de la Belgique dépendent également de nos centrales nucléaire.

4° Que la disponibilité de notre parc hydraulique permet à la France d'équilibrer en permanence le réseau européen.

5° Qu'excepté la maintenance et le remplacement du combustible, les variations de la production de notre parc nucléaire correspondent à des diminutions volontaires destinées à l'adapter à la diminution de la demande.

Ajoutons à ce bilan que la puissance installée de notre parc nucléaire est de 63,130 GW depuis des années. 
Que cette puissance correspond à un peu moins de la moitié de la puissance de notre parc de production d'électricité qui est de 129, 31 GW.
Que le taux de charge moyen de ses réacteurs, de 75,3% en 2015, lui a permis de produire 76,3% du total. (par comparaison, le taux de charge du parc nucléaire allemand est de 83%, avec 79 TWh pour 10,8 GW installés....https://www.energy-charts.de/energy.htm

Les arrêts en série de nos réacteurs, en raison du contrôle demandé par l'autorité de sûreté nucléaire (ASN), ont fait couler beaucoup d'encre.
Malgré ces arrêts, remarquons leur relative disponibilité avec aujourd'hui un taux de charge de 80% (contre notamment 10,8% pour l'éolien)




Source http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

Pour respecter un promesse électorale, la loi de transition énergétique s'est efforcée d'encadrer le bouleversement promis de notre parc électrique.

Les dégâts collatéraux qu'implique notamment le développement de l'éolien ne semblent pas avoir été envisagés dans leur totalité.

Loin s'en faut!

mardi 20 décembre 2016

Le prix de l'intermittence

Le prix de l'intermittence

Jean Pierre Riou

Au 30/11/2016, 11 292MW éoliens étaient raccordés au réseau au réseau.

La quasi totalité de ces éoliennes est branchée sur le réseau de distribution, moyenne et basse tension (MT et BT entre 20 000 et 230 volts) qui est géré par ENEDIS (ex ERDF).

Quelques 637MW en sont cependant branchés sur le réseau public de transport d'électricité (RPT), composé de lignes à  très haute et haute tension (THT et HT entre 400 000 et 63 000 volts) que gère RTE.
Des postes de transformation se trouvant à l'interconnexion entre ces réseaux.


Source RTE http://www.rte-france.com/fr/article/apercus-electriques-mensuels
 
ENEDIS, publie en temps réel ses données de réseau: sur http://www.enedis.fr/le-bilan-electrique-erdf
Qui indique, notamment, la production éolienne sur son réseau:

Laquelle, de façon logique, légèrement inférieure aux chiffres RTE.

L'importante variation aléatoire de la puissance éolienne interdit cependant à la plus grande partie de leur production d'être consommée localement, ainsi que cela semble apparaitre par la comparaison de cette production avec la puissance refoulée au même moment par ENEDIS vers le réseau de RTE.

 Ces deux variables étant strictement corrélées.

Plus on onsidère l'énergie éolienne sur un plan local, et plus l'amplitude de la variation de sa puissance est importante.
C'est ainsi que, même à l'échelle d'un territoire comme l'Irlande, la puissance éolienne peut tomber strictement à 0...et même à des chiffres négatifs, puisque les servitudes des machines (extracteurs, pompes hydrauliques, chauffage des pales en régions froides...)fonctionnent en permanence.
Ainsi que l'illustraient les éoliennes irlandaises le 20 octobre dernier.

http://www.eirgridgroup.com/how-the-grid-works/system-information/

Leur "courbe" de puissance n'ayant guère décollé du 0 MW ce jour là, avec même une incursion dans les valeurs négatives (moins 2 MW) en fin d'après midi!

C'est à cause de cette grande variabilité de sa production que l'éolien est tout sauf une énergie locale et qu'il demande des milliers de lignes électriques supplémentaires pour permettre de refouler toujours plus loin ses surproductions, en les faisant remonter vers des lignes de plus haute tension.
C'est ce que relève le rapport Derdevet, chargé d'analyser les contraintes à venir pour les réseaux de transport d'énergie.

http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/rapport-derdevet/

Ce rapport attire l'attention sur le cas de la seule Allemagne, qui demande, selon le scénario envisagé, entre 132 000 km et 280 000 km de nouvelles lignes électriques et entre 43 GW et 130 GW de capacité de transformation afin de permettre de refouler toujours plus ces excédents aléatoires vers des lignes de plus haute tension. (p 45 du rapport)

Actuellement, ce sont les marges de sécurité qui sont réduites par la congestion du réseau en raison du transit inopiné de ces flux indésirables.

Notamment les flux allemands (non nominés, ou loop flows) qui diminuent les capacités disponibles de nos lignes en y déversant leurs surplus éoliens venant du nord pour les acheminer vers le sud de leur territoire.

Source France Stratégie: l'Union de l'énergie

Les avantages de cette course vers toujours plus de mutualisation des ressources, des besoins, mais aussi des problèmes, semble fort limitée par un paramètre incontournable : l'absence d'avantage d'une mutualisation des ressources.
L'amplitude de variation de la puissance éolienne restant en effet considérable, même au niveau européen.

Source étude de Sauvons le Climat.

Pour faire face aux "patates anticycloniques" qui privent l'Europe de vent, il reste nécessaire de conserver l'intégralité des centrales "pilotables, c'est à dire celles qui fournissent du courant quand on tourne un bouton.
Mais à l'inverse, les énergies intermittentes entraînent donc la principale difficulté de se débarrasser de leurs surplus aléatoires dès que le vent souffle, quitte à payer pour cela, comme le montre la corrélation entre la production éolienne allemande et le cours du MWh qui atteint des valeurs négatives lors des records éoliens.

Mais si ces surproductions inutiles cassent les cours sur le marché du MWh, les diverses compensations versées aux producteurs (tarifs d'achat, compléments de rémunération, mécanisme de capacité...) s'ajoutent, sur la facture du consommateur aux surcoûts de la restructuration du réseau lui permettant de refouler l'intermittence de production.

Ce qui explique la stricte corrélation entre la capacité installée en éolien/photovoltaïque par habitant et le prix de l'électricité au détail, comme le montre le graphique ci dessous.

Source http://euanmearns.com/an-update-on-the-energiewende/
 
En regard du matraquage médiatique sur les vertus des énergies renouvelables, il est troublant de ne pas trouver un mot dans la presse française pour saluer l'exploit du réacteur WEST qui vient d'obtenir son 1°plasma en France, dans le cadre du projet mondial de fusion nucléaire ITER.

Le silence est tout aussi assourdissant sur l'entrée en fonctionnement commercial du réacteur russe de 4° génération "BN 800", couronné du prix de la meilleure centrale nucléaire au monde par la presse américaine et ...qui dérive de la technologie de Superphénix, arrêté après sa meilleure année de fonctionnement pour raison électorale. Ce réacteur propose pourtant une avancée considérable dans la gestion des déchets nucléaires.

Est il donc si évident que l'énergie de demain ne sera pas pilotable pour injecter une telle part de l'argent public dans des infrastructures dont le seul objet est de tenter de supporter les effets de l' intermittence?

En tout état de cause, ces surcoûts considérables doivent actuellement être intégrés lorsqu'on compare la valeur d'un MWh intermittent avec celle d'un MWh pilotable.






lundi 19 décembre 2016

Aménagement du territoire

L'hyper ruralité : valoriser sa rareté ou la priver du peu qui lui reste ?

 

L’accroissement des inégalités territoriales est une tendance mondiale.

Les principales métropoles concentrent une part croissante du PIB, parallèlement au déclin des territoires ruraux.
Face à ce déclin, la mutation déjà amorcée par l’emploi reste pourtant une chance à saisir, particulièrement pour les plus fragiles d’entre eux.
Comment accompagner cette mutation :
Le constat :

L’hyper ruralité comprenant les bassins de vie à minima :
- très ruraux et moyennement enclavés (R 75 % et E 35 % en nombre de communes du bassin de vie)
- ou moyennement ruraux et très enclavés (R 50 % et E> 60 %)
(Source rapport A.Bertrand « Un pacte national en 6 mesures et 4 recommandations pour restaurer l’égalité républicaine »)
Les enjeux de l’hyper ruralité dépassent son propre cadre en raison de son caractère véritablement nourricier pour le développement des zones urbaines qui s’y ressourcent.

Lire la suite dans Économie Matin......

http://www.economiematin.fr/news-ruralite-ville-changement-societe-gouvernement-riou




samedi 17 décembre 2016

L'échec : annexes

L'échec: annexes

Jean Pierre Riou

Quelques éléments complémentaires, en annexe du précédent article: http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/lechec-dune-politique-energetique.html

1° Le bilan 2016 de la production  électrique allemande indique le classement des sources d'énergie utilisées.
Sans surprise, le lignite reste en tête, comme chaque année depuis la réduction post Fukushima de production nucléaire. En 2° position, nous trouvons le charbon, à peine moins polluant que le lignite.

Et, sur la 3° marche du podium et en tête des énergies non carbonées, se trouve le nucléaire.

 

https://www.energy-charts.de/energy.htm

L'énergie "verte" figurant à gauche du nucléaire est la biomasse, dont le magazine "Le Point", notamment, avait dénoncé le scandale écologique, à l'occasion du développement de la centrale française de Gardanne par l'électricien allemand Eon. Celle ci entraînant les mêmes impacts sur le climat et la santé que le charbon, avec la catastrophe écologique de la déforestation, en prime.

2° Malgré le très haut niveau de maîtrise de la filière nucléaire, la presse a largement relayé les problèmes de sécurité d'approvisionnement liés aux 21 réacteurs (sur 58) devant être arrêtés pour maintenance programmée ou contrôles.
Et accrédité l'idée que la filière nucléaire ne mettait pas à l'abri d'une rupture d'approvisionnement.
En fait, 7 des 8 réacteurs concernés par les fameux contrôles doivent déjà être redémarrés avant la fin de l'année. Sur les 18 réacteurs concernés par la question du taux de carbone, 7 avaient déjà redémarré après leur contrôle.
Certaines voix ont alors assuré que cet épisode montrait bien qu'on pouvait fermer Fessenheim puisqu'on avait pu se passer de plusieurs réacteurs.
Or, si le spectre de blackout semble s'éloigner, nous n'en sommes pas à l'abri pour autant. Le gestionnaire du réseau électrique européen ENTSO E, relevait déjà pour l'hiver précédent, un risque d'approvisionnement pour la France en cas de conjonction de froid et de vent insuffisant affectant la production éolienne. (voir l'article Fermer Fessenheim)

3° Les problème de maintenance et contrôle qui viennent d'affecter notre parc électrique ne sont pas l'apanage de la filière nucléaire.
Le parc éolien offshore allemand "Bard", par exemple, multiplie les déconvenues.
Achevé en aout 2013, ce parc géant de 400MW a dû attendre 2014 pour être connecté au réseau. L'Allemagne n'est toujours pas capable d'en acheminer la production, dès que le vent souffle, puisqu'elle doit emprunter (gratuitement) notre réseau électrique, qu'elle fragilise.(voir Fermer Fessenheim)
Mais surtout, ce parc multiplie, depuis, les incidents et arrêts partiels ou totaux de production.
Ces interruptions inopinées représentent une part considérables des problèmes d'équilibre du réseau européen.

qui ne semblent pas près d'être réglés et qui interrompent toute fourniture d'électricité au moment où on en aurait besoin.

https://www.eex-transparency.com/homepage/news/ad-hoc-ticker

Ces problèmes venant s'ajouter, bien sûr, à ceux d'absence subite de vent décrits dans le précédent article.

4° Est il encore besoin de rappeler que c'est le parc électrique français qui équilibre le réseau européen?

Pourquoi nous donne-t-on toujours les données import/export en termes d'accords commerciaux, qui n'ont rien à voir avec nos échanges physiques d'électricité?
Le Mont Champot avait tenté d'en finir avec l'idée fausse ainsi entretenue, qui laisse croire que c'est l'Allemagne qui nous vend du courant, dans un article datant déjà de 2014 : "Pour tenter d'en finir"

Dans son bilan import/export, l'Allemagne ne cherche pas à travestir cette réalité.


https://www.energy-charts.de/exchange.htm
Les quelques 1,4 TWh importés d'Allemagne n'indiquant d'ailleurs même pas une situation critique d'approvisionnement, mais, bien souvent, l'opportunité d'une fourniture moins chère outre Rhin.

Difficile aux médias de cacher que la France est le principal exportateur européen.
Mais pourquoi n'écrivent ils pas plus gros exportateur mondial, qu'elle est pour 2015, ainsi que 12 fois ces 15 dernières années?


https://yearbook.enerdata.net/#electricity-balance-trade-information-by-region.html

La transparence de ces informations ferait elle craindre une prise de conscience des conséquences pour l'Europe de la mutation engagée  par le parc électrique français vers la chimère intermittente des énergies "renouvelable"?


En guise de conclusion :  

- Il est difficile de réduire les capacités de production "pilotables" sans réduire les marges de sécurité.
En tout état de cause, l'Allemagne n'a pas réduit d'un seul MW sa puissance pilotable malgré le développement d'une puissance intermittente colossale.

- L'augmentation de la part d'intermittence congestionne le réseau de transport d'électricité et participe à réduire ces marges en diminuant les capacités d'échanges interfrontaliers. (voir Fermer Fessenheim)

- Ces marges sont extrêmement réduites en Europe, voir sécurité N-1 non atteinte, dans ce même article, ou les marges de sécurité en France, dès que la moindre puissance pilotable nous manque et que le vent est incapable de faire tourner convenablement les éoliennes.

https://clients.rte-france.com/lang/fr/visiteurs/vie/tableau_de_bord.jsp
Le tableau ci dessus montrant que la marge de sécurité n'était pas obtenue lors de la pointe du soir.



- Le parc de production pilotable nécessite de disposer d'une puissance installée suffisante pour permettre la maintenance périodique nécessaire à sa sécurité, quelle que soit la filière envisagée.
Ce qui n'est pas vrai pour les moyens intermittents puisqu'en tout état de cause, il faut pouvoir faire face à tout moment à l'interruption quasi complète de leur fourniture (moins de 1% de leur puissance installée).
En regard des exigences de cette maintenance, peut être n'est il pas anodin de constater que les réacteurs nucléaires allemands fonctionnent avec un taux de charge d'environ 85%, tandis que les nôtres sont proches de 75%.

Le 2 décembre 2016, la consommation électrique nationale a atteint un pic de 82 GW.
Les conditions climatiques avaient entrainé un record de 10 GW en février 2012.
Les efforts de réduction de consommation ne nous permettent pas d'exclure des pics considérables en cas de grand froid anticyclonique.

Toute puissance aléatoire se trouve disqualifiée pour en garantir la fourniture.

dimanche 11 décembre 2016

L'échec d'une politique énergétique

Mardi 6 décembre: l'échec d'une politique

Jean Pierre Riou

Pour des besoins constants, (600 TWh/an), l'Allemagne a développé une puissance intermittente supplémentaire considérable (actuellement 88GW éolien/photovoltaïque, ci dessous au dessus du trait rouge)  sans supprimer le moindre MW pilotable depuis 2002. 
En terme de puissance installée, les quelques 11,6 GW nucléaires ayant en fait été remplacés par du gaz et de la biomasse. 


Cette puissance intermittente supplémentaire laisse cependant l'Allemagne dans l'obligation d'importer, lorsque la nuit et le vent tombe. Les données de la 4° semaine de janvier 2015, ci dessous, montrent que l'Allemagne devait importer du courant (en violet en bas) et exportait ensuite d'autant plus qu'il y avait plus de vent (en gris, sous la ligne horizontale du bas).
 https://www.energy-charts.de/power.htm
 Solution bien pratique, mais à l'unique condition que les pays voisins ne tentent pas de faire la même chose au même moment, le périodes de froid anticycloniques sans vent étant fréquentes sur toute l'Europe.
Le problème de maintenance de nos réacteurs nucléaires a provoqué une alerte européenne sur le risque de blackout, les délestages étant envisagés par RTE pour éviter ce dramatique scénario.
Des propos rassurants ont été tenus évoquant la possibilité d'importer depuis les pays voisins.
L'Allemagne, pour autant, n'est pas plus à l'abri que nous de cette nécessité d'importer, ainsi qu'elle a dû le faire ce 6 décembre:

 à la tombée de la nuit, avec 2GW éoliens disponibles pour 48,58GW installés.
Au même moment, le parc nucléaire français, malgré 7 réacteurs toujours arrêtés pour contrôle, assuraient une puissance de 50GW pour un total installé de 63,1GW.




 http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

 Ce qui n'a pas empêché la France de devoir importer du courant sur la quasi totalité de la journée, nos quelques réacteurs manquants ayant rendu le pays dans une situation vulnérable, dont on imagine les conséquences en cas d'épisode prolongé de grand froid sur l'Europe, dont on semble oublier que rien ne nous protège et dont d'autres régions du globe font actuellement l'amère expérience.
Comment imaginer pouvoir résister à un tel épisode prolongé sans la TOTALITÉ des moyens PILOTABLES installés? 

Les résultats dérisoires concernant le stockage n'ont pas empêché l'Allemagne, à peine 15 jours plus tôt, de devoir payer jusqu'à 63€/MWh pour se débarrasser de sa surproduction éolienne: 
Tandis que ce 6 décembre, elle atteignait un pic historique de production charbon/lignite, avec une puissance ponctuelle maximum de 41,65GW, et une production de 0,943TWh sur 24 heures, le stockage ne parvenant même pas à 5GW.



Tout rapprochement avec le pic de pollution que nous connaissons restant bien sûr, médiatiquement fortuit, alors qu'on connait parfaitement les distances de diffusion de la toxicité de chaque centrale allemande. http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/04/la-discrete-mortalite-du-charbon.html

Les énergies intermittentes n'ont toujours pas réussi à remplacer quelque puissance installée que ce soit, et se sont contentées de ruiner le marché de l'électricité avec des surproductions aléatoires.
Les scénarios 100% énergie renouvelable se contentent de définir un mix plus ou moins intermittent, misant sur le stockage des excédents, et sur les interconnexions permettant d'exporter en cas de surproduction et d'importer en cas de manque.
L'intermittence de la production française aurait d'ailleurs des conséquences d'autant plus dramatiques, que la France est le plus gros exportateur MONDIAL d'électricité (c.f. Enerdata "lowest ten" 12 fois ces 15 dernières années), et la disponibilité de son parc nucléaire lui confère le rôle de principal régulateur du circuit européen.

La résistance à une vague de froid ne s'avère pas aussi simple, des milliers de vies humaines dépendent de la qualité de son anticipation.
Un clip très court, mais très pédagogique laisse comprendre pourquoi l'entêtement dans cette fausse route de la politique actuelle empêche même toute alternative pérenne d'émerger.
https://youtu.be/KboWWN_w6r0

Et donne un éclairage particulier aux enseignements du mardi 6 décembre 2016.

Seront ils bien pour autant bien compris?

Article complété par http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/lechec-annexes.html

lundi 7 novembre 2016

Les cendres de Superphénix

Les cendres de Superphénix

Après sa meilleure année de fonctionnement, Superphénix avait été définitivement arrêté en 1996, pour raison d’accord électoral avec les verts et de démêlés juridiques, notamment avec le canton de Genève dans lesquels ces mêmes verts s’étaient déjà impliqués.

Cette technologie aurait-elle alors été revendue à la Russie, ainsi qu’une partie des stocks de sodium, comme le prétendent certaines sources ?
En tout état de cause, le russe Rosatom vient de se voir décerner le « Power Award 2016» de la meilleure centrale nucléaire du monde pour son BN 800 dont l’exploitation commerciale vient de démarrer ce 1 novembre 2016.

Lire la suite dans Économie Matin......
http://www.economiematin.fr/news-superphenix-reacteur-nucleaire-fermeture-ecologie-france-riou

mardi 25 octobre 2016

L'étau se resserre

 Le caractère néfaste de l'amplitude de modulation excessive (EAM) du bruit éolien officiellement reconnu en Grande Bretagne.

https://www.gov.uk/government/publications/review-of-the-evidence-on-the-response-to-amplitude-modulation-from-wind-turbines


Il y a tout juste un an, le député Chris Heaton Harris remettait au gouvernement anglais un important rapport d’experts indépendants sur les critères de gène spécifiques au bruit éolien.
Ce rapport, composé de 13 « work packages », mettait clairement en évidence le rôle majeur de la modulation d’amplitude excessive (EAM).

Cette modulation, provoquée par chaque passage des pales devant le mât, peut devenir rapidement obsédante. Mais sa valeur peut être masquée selon le traitement appliqué aux données mesurées.
Sans même aller jusqu'à l'absence totale de prise en compte de cette modulation, comme c'est le cas en France.

Dans la présentation de ce rapport, figure une comparaison de différentes méthodes permettant d'en déterminer la valeur.

Pour mémoire, c'est cette différence qui avait suscité un scandale dans la presse anglaise qui avait évoqué l'analogie avec le "logiciel truqueur" de Volkswagen.

Après avoir été officiellement saisi par Chris Heaton Harris, le Gouvernement anglais  [Department of Energy & Climate Change (DECC)] avait mis en place une commission d'enquête qui vient tout juste de  rendre ses conclusions, "en réponse au problème croissant de l'impact des modulations d'amplitude excessives sur les résidents".

Ce rapport gouvernemental conclut sans équivoque: 

"Les conclusions de cet examen sont qu'il existe des preuves solides qu'une amplitude de modulation  excessive est suffisante pour entraîner une augmentation de la gêne due au bruit de l'éolienne, et que celle ci doit être contrôlée à l'aide d'une méthode appropriée. Les éléments clés nécessaires à la formulation de telles conditions ont été conseillés."
("The review has concluded that there is sufficient robust evidence that excessive AM leads to increased annoyance from wind turbine noise, and that it should be controlled using suitable planning conditions. Key elements required to formulate such a condition have been recommended.")

Ce rapport peine à déterminer les seuils d'une amplitude "significative", "excessive" et "inacceptable", mais en décrit l'émergence de la gène pour les riverains dès 2dB d'amplitude (peak-to-trough) et souligne l'importance de la relation dose/réponse, qui est fonction de la durée de l'exposition.


En France, le rapport AFSSET de mars 2008 relevait bien que "Le caractère impulsionnel est avéré en présence de battements ou de "flapping" : dans les régions anglo-saxonne ou nordique, il est parfois traité selon la méthode de la norme ISO 1996, par des pénalités forfaitaires de 5 dB".

Et concluait cependant que : "la plus totale ignorance est de règle quant à l'existence d'effets de seuil, de validité spectrale, d'application aux bruits impulsionnels, de validité en fonction de la durée d'exposition, et de limitations diverses".

A des quantités de riverains qui ont vu leur qualité de vie et leur santé s'altérer avec l'exposition chronique aux éoliennes, il a été opposé que ces machines respectaient une réglementation très stricte et ne saurait ainsi être mises en cause dans les troubles sanitaires déplorés.

Peut être serait il temps de se pencher sérieusement sur la question!

lundi 17 octobre 2016

La fuite en avant

Machine arrière dans l'éolien allemand

Selon "The Gardian", Berlin tenterait de faire machine arrière sur ses ambitions en matière de développement d'énergies renouvelables.

La cause n'en étant même pas l'impossibilité, avérée depuis des années, de remplacer la moindre centrale thermique par des énergies intermittentes du fait de la susceptibilité de celles ci de tomber à tout moment à moins de 1% de leur puissance nominale, mais proviendrait, à l'inverse, des records de production intempestifs, décorrélés des besoins de la consommation, qui saturent le réseau électrique allemand conduisant à devoir payer les exploitants éoliens pour qu'ils arrêtent leurs machines, ainsi que l'indique l'article.

Le seul renforcement prévu pour la connexion nord/sud, devant permettre de refouler les pics de production des éoliennes du nord de l'Allemagne est estimé à plus de 14 milliards d'euros.
Ce sont en effet, jusqu'alors, les pays voisins qui en font les frais, avec les lignes françaises, polonaises et tchèques que l'Allemagne emprunte actuellement en les fragilisant. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle la Tchéquie et la Pologne se préparent à construire un transformateur déphaseur géant afin d'empêcher ce flux électrique indésirable de traverser leurs frontières.

La revue technologique du prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology) constatait récemment que réussir une transition énergétique n'était pas si simple, qu'il était inconséquent de subventionner la mise en place d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques sans en avoir anticipé l'intégration dans le réseau, et que la Chine, à l'instar de l'Allemagne était incapable d'intégrer la production des énergies intermittentes, laissant plus de la moitié de leur puissance déconnectée du réseau dans certaines provinces (Xinjiang).
Selon un rapport qui aurait "fuité" dans le Süddeutsche Zeitung, c'est l'équivalent de la consommation annuelle de plus d'1 million de foyers qui aurait ainsi été perdue en 2015 en Allemagne.

Les coûts du renforcement des interconnexions sont difficiles à assumer et la variation, dans une échelle de 1 à 50, des flux qui leur sont imposés au gré du vent, hypothèque l'intérêt de ces investissements.

Quant à la partie connectée, l'effondrement des prix, jusqu'à des cours négatifs, entraîné à chaque record, parallèlement à une augmentation des exportations, suggère le peu d'intérêt de ces records et explique pourquoi l'Allemagne présente un solde export net en augmentation chaque année, (Enerdata /Lowest ten/year) boosté par l'augmentation exponentielle de la puissance intermittente, sans réduction de la puissance pilotable installée.

L'échec de cette politique semble désormais patent, aussi bien sur le plan de la maîtrise des coûts que sur celui de la réduction des émissions de CO2

Le Vice Chancelier Sigmar Gabriel n'en ignore rien et aurait déclaré, déjà en 2014, "La vérité est que la transition énergétique est sur le point d’échouer. La vérité est que, sous tous les aspects, nous avons sous-estimé la complexité de cette transition énergétique. La noble aspiration d’un approvisionnement énergétique décentralisé et autonome est bien sûr une pure folie ! Quoi qu’il en soit, la plupart des autres pays d’Europe pensent que nous sommes fous."

Non, Monsieur le Vice Chancelier, quand bien même l'Allemagne se casse les dents avec encore 66,8% de sa production d'origine fossile (dont nucléaire), la France rêve encore de vous surpasser par un mix 100% énergies renouvelables!

 
  

L'éolien c'est du vent

L'éolien, c'est du vent

A l'appel du tout nouveau collectif anti éolien ACBFC qui regroupe 60 associations de Bourgogne- Franche Comté, plus de 300 personnes selon France 3 Bourgogne, qui en a fait un reportage sur place, ont manifesté samedi 15 octobre dans les rues de Dijon, aux cris de "l'éolien c'est du vent".

Par delà leurs revendications concernant l'altération de leur cadre de vie et du territoire qu'ils lègueront à leurs enfants, les manifestants déploraient le triple échec de la politique du développement éolien dans les 3 domaines qui lui étaient assignés: la maîtrise des coûts, la sécurité d'approvisionnement et la réduction de l'impact environnemental.
La Bourgogne Franche Comté représentant, par surcroît, l'une des régions les moins ventées de France, le gigantisme des machines prévues, afin de chercher un peu de vent, toujours plus haut, porte leur taille de 150m à 220m!
Ils déplorent ainsi, l'artificialisation et la banalisation de territoires encore remarquablement préservés et authentiques, par la généralisation de projets visant à en faire de véritables zones industrielles sans emploi et redoutent les effets de cette véritable "couronne d'épines", selon l'expression de Mme Loiseau, sur l'attrait touristique de la région.

Voir illustrations sur
 http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2016/10/15/dijon-demonstration-de-force-des-anti-eolien

Cette "manifestation de force", selon Le Bien Public", voulait surtout faire entendre sa voix sur 2 revendications précises.

En premier lieu, l'augmentation progressive de la puissance des machines et surtout de leur taille, en particulier dans notre région, à suscité leur récente prise en compte, au cas par cas, dans la distance minimale de protection accordée aux riverains par l'administration. 
En effet, selon les termes de l'art. L 553 1 du code de l'environnement, cette distance minimale n'est désormais plus "subordonnée à l'éloignement des installations d'une distance de 500 mètres", mais "appréciée au regard de l'étude d'impact prévue à l'article L. 122-1. Elle est au minimum fixée à 500 mètres."

La 1° revendication forte des manifestants était donc que les autorisations accordées en Bourgogne Franche Comté protègent désormais les riverains d'éoliennes par une d'une distance d'éloignement minimum correspondant à 10 fois la hauteur des machines, ainsi que l'impose la Bavière ou la Pologne.

La 2° revendication est que ces riverains bénéficient également de la protection du code de la santé publique, comme n'importe quel autre citoyen. 
Les éoliennes sont en effet autorisées à porter à elle seules le bruit ambiant à 35décibels (dBA) alors que l'infraction est caractérisée dès 30dBA par le code de santé publique. 
Le contrôle des basses fréquences semblait également poser un problème aux exploitants, si on en croit le rapport AFSSET 2011(p 13). En relevant le seuil de l'infraction, l'art 26 de l'arrêté du 26 août 2011  dispense également les éoliennes de tout contrôle des basses fréquences.
(Obligatoire dès 125Hz dans le code)


Une délégation a été reçue en Préfecture pour faire entendre ces revendications.


Quelques vidéos de la manifestation ont été publiées:

https://youtu.be/4vfUylIWcqk
https://youtu.be/sC6dXMdovmg
https://youtu.be/vOiux9Efhis
https://youtu.be/PwaFCMfGtHI

 

jeudi 6 octobre 2016

Open letter to Mrs M.E.Héroux, WHO

OPEN LETTER to Mrs. M. E. Héroux, World Health Organization (WHO).

Subject: Environmental Noise Guidelines for the European Region


Madam,

The announcement of the review by an expert panel, which you preside within the WHO, of noise guidelines encompassing for the first time the health effects induced by chronic exposure to industrial wind turbines, has aroused great hopes among residents who have been suffering from these effects for years.

In order to contribute to the Panel's appreciation of the consequences for human health of wind turbine noise, vibrations, low frequency sound, infrasound and excessive amplitude modulation, I thought helpful to send you some factual information about a family that has been exposed for years to their permanent intrusion.

I wish, first of all, to thank you for having kindly acknowledged receipt of my email.

However, I do think it is my duty to publicly express my dismay at your response, in which you state the unability of the Panel to take testimonies into account. All the more considering that this testimony has been written by a physician, that it concerns several members of the same family, and that the observed symptoms correspond with those described in the medical literature on the subject.

Also eloquent was the finding that the state of health of the grand-daughter deteriorated during each visit to her grandparents, with the added complexity of the psychological development disorders that affect her.

Let's also note that the pathologies observed in the case of the grandmother are attested by medical certificates that have been entrusted to me.

Finally, the testimony in question suggested an explanation of the frequent absence of correlation between distance and felt “annoyance” (to use the consecrated euphemism), a phenomenon that often led to erroneous conclusions.

Therefore, I can only regret that the WHO will be discarding factual evidence in its apprehension of an emerging disease, the study of which is clouded by a vast amount of biased reports commisioned by political and private financial interests.

Nevertheless, I want to remain confident in the wisdom of the panel of experts selected for your review of the WHO's Guidelines, because of their knowledge of the issue as evidenced by their publications.

Please accept, Madam, the assurance of my highest consideration.

Jean Pierre Riou.
President of the association Le Mont Champot

mardi 4 octobre 2016

Qualité de l'air et climat : l'erreur tratégique

Qualité de l'air et climat : l'erreur stratégique

Le problème

Selon un rapport de la Banque mondiale du 8 septembre, la pollution atmosphérique, se serait hissée au 4° rang des facteurs de décès prématurés, avec 5.5 millions de morts par an dans le monde et aurait coûté 225 milliards de dollars en 2013.

Parmi les polluants, les particules fines (P.M.2,5) sont spécialement meurtrières, notamment en Chine où elles sont jugées responsables de plus de 700 000 morts en 2013!



Le bilan 2015 de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) est aussi alarmant et estimait 524 000 décès prématurés par an dans la seule Europe.
Il identifie également la responsabilité de ces particules fines, ainsi que celle de  l'ozone troposphérique (O3) et le dioxyde d'azote (NO2). Selon ce rapport 2015 de l’AEE, 80% des décès provoqués seraient d’origine cardio-vasculaire, mais l’apparition de nombreuses autres pathologies serait également favorisée.
Lire la suite dans Économie Matin.....
http://www.economiematin.fr/news-quallite-air-rapport-banque-mondaile-danger-sante-pollution-riou 

samedi 1 octobre 2016

Instabilité de la production éolienne

Instabilité de la production éolienne

Variabilité nationale maximum : amplitude supérieure à 1 à 100 (58MW à 8605 = 1 à 148)

En juin 2016 10 698MW éolien étaient raccordés au réseau. Ce qui indique, pour les 58MW de puissance le 10/06 à 12h30, un taux de charge chutant à 0.5% de la puissance installée.

Variabilité horaire : en quelques heures, la puissance passe de 64280 MW le 27 janvier, et presque 30 fois moins (27,9 fois) avec 230 MW moins de 24h plus tard.
 http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique


Variabilité locale : Cette variabilité est, en toute logique, bien plus importante encore sur le plan local.


Variabilité allemande : malgré la multiplication des machines, puisque malgré 47 000MW installés en Allemagne, cette variabilité est plus forte encore, avec moins de 0,5GW le 1° janvier et plus de 20GW le lendemain :
 https://www.energy-charts.de/power.htm

Signalons que cette variation de puissance éolienne n'est pas sans incidence sur le cours du MWh comme l'indique la ligne bleue du prix spot du mois de février qui indique des valeurs négatives quasiment à chaque épisode de forte puissance éolienne:




Entraînant donc que le taux de couverture de la consommation garanti par les éoliennes n'est pas appelé à atteindre des valeurs significatives:

 www.rte-france.com/sites/default/files/apercu_energie_elec_2016_08.pdf

mardi 20 septembre 2016

Programmation pluriannuelle de l'énergie


Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE)

Comme prévu, le projet de PPE vient d'être mis en consultation publique.
http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-de-programmation-pluriannuelle-de-l-energie-a1526.html#forum52400 
Cette consultation permettra de parfaire éventuellement certains points techniques. 
Son objet ne saurait être la remise en question de ses grandes lignes. 

Mais puisque la parole nous est donnée, je viens de transmettre le commentaire suivant :



Avec 20 millions de tonnes équivalent CO2 de moyenne (Bilan RTE 2014/2015), les émissions du parc électrique français sont incompressibles.
Le scénario ADEME 100% EnR 2050 émettrait d’ailleurs 13Mt de plus selon l’application des critères retenus par RTE.

Mais surtout, la production nationale garantie par les éoliennes s’effondre régulièrement à moins de 1% de sa puissance installée. Cette circonstance ne permettra pas de fermer le moindre moyen pilotable tant qu’on ne saura pas stocker l’électricité à grande échelle pour un coût acceptable par la collectivité, ce qui, malgré les annonces, n’est pas prêt d’être le cas.
En tout état de cause la formidable puissance éolienne/photovoltaïque allemande (bien supérieure à tout notre parc nucléaire) n’a toujours pas permis de fermer 1 seul MW pilotable installé.

On développe ainsi quelque chose qui ne marche pas en espérant que ça marchera un jour, sans même encore savoir de quelle façon.

Cette impossibilité de remplacer quelque moyen pilotable que ce soit par à une puissance intermittente, ou « fatale », interdira la sortie du nucléaire tout en grevant les moyens de sa sécurité, ce qui est encore plus grave.
Les réacteurs nucléaires étant désormais appelés à varier leur puissance jusqu’à 80% en moins de 30’ pour suivre les aléas de la production éolienne.
Il est permis de s’interroger sur le bénéfice généré pour le contribuable.

Cette politique pénalise la France, au moment où le monde, et notamment l’Angleterre s’apprête à prendre le virage technologique des petits réacteurs modulaires (SMRs).
La France, qui était leader dans ce domaine se prépare à prendre 10 ans de retard si les finances publiques se trompent ainsi de cible.
Et d’autant plus gravement que les 10 700MW éoliens inscrits sur la file d’attente entrainent déjà le dépassement des objectifs. Les conséquences de leur présence bien inutile affecteront financièrement tous les ménages, même les plus modestes, et de façon durable.

C’est pourquoi les mesures cherchant à favoriser plus encore le développement éolien ne participent pas à la lutte pour le climat, ni à celle pour l’emploi, dont le secteur est désormais la chasse gardée de la Chine, tandis que les producteurs non subventionnés ferment leurs centrales et que l’augmentation du prix du kWh, liée au soutien des EnR, pénalise la compétitivité.

Cette politique signe la fin de l’excellence française dans le domaine de l’électricité, déjà mise à mal par 10 année d’erreurs.
En effet, notre parc électrique est reconnu comme notre plus belle réussite, selon les critères essentiels que sont l’impact sur l’environnement, la sécurité d’approvisionnement et le prix du kWh, qui confère un avantage à notre industrie.

Le monde change, des bilans s’imposent, il faut aussi savoir faire évoluer les choix politiques.
 

dimanche 18 septembre 2016

Infrasons éoliens et distances d'éloignement



Perception des infrasons et sensation d’angoisse :
L’absence de corrélation avec l’éloignement de la source.


Jean Pierre Riou

La modulation d’amplitude du bruit éolien, liée au rythme du passage des pales devant le mât, semble le principal critère de gène pour les riverains, ainsi que le suggère le récent rapport du groupe d’experts INWG présenté par le député britannique Chris Heaton Harris.
La valeur de son émergence est déterminante et dépend de nombreux facteurs dont la distance d’éloignement entre éoliennes et maisons.

Pour autant, cette corrélation entre l'importance de la gène ressentie et la distance, ou la valeur du bruit, ne semble pas s’appliquer à tous les critères de gène.

En effet, parmi les nombreux symptômes rapportés par la littérature médicale, les sensations d’angoisse sont récurrentes.
Deux études en mettent le mécanisme physiologique en lumière et suggèrent l’absence d’une telle corrélation:

En 2006, Alec Salt décrivait la physiologie de la perception des infrasons, grâce aux cellules ciliées externes (Outer Hair Cells)



Il décrivait la transmission au cerveau de leur signal infrasonore par un type spécifique de fibres nerveuses (type II) composées de cellules granulaires.


  

Il montrait, sur ce même tableau (en haut à droite), que la réception de ces infrasons par le cerveau entraînait un état d’attention et d’alerte physiologique.

C’est cette perception qui permet au monde animal de fuir un tremblement de terre, un incendie, la charge d’un troupeau ou l’arrivée d’un orage.  
L’histoire contemporaine a rappelé le sentiment d’oppression panique provoqué par le grondement lointain d’un régiment de blindés dans le silence nocturne, bien avant même que quiconque ait compris de quoi il s’agissait.

En effet, les infrasons, qui accompagnent les mouvements du sol ou le grondement du ciel se propageant à des dizaines de kilomètres sans que rien, quasiment ne puisse les atténuer, entraînent des réactions physiologiques (accélération du cœur, dilatation des pupilles, élévation de la température…) qui permettent de favoriser la fuite, ou d’ailleurs l’évanouissement, qui est une forme de fuite.

Ces comportements réflexes archaïques pourraient probablement justifier les réveils nocturnes brutaux, accompagnés de suées et de bouffées d’angoisse régulièrement rapportés par les riverains d’éoliennes.
Et il ne s’agirait alors pas d’un problème d’intensité du signal sonore, mais de d’immersion dans un environnement perçu inconsciemment comme hostile et d’autant plus difficile à gérer que ces vibrations et infrasons semblent provenir de la structure de la maison (qui les amplifie) et même de la propre structure corporelle, sans la possibilité d’identifier une source familière, comme le passage d’un train ou d’un avion. Ces riverains évoquant souvent un « avion qui ne se pose jamais » ou des vibrations plus ressenties qu’entendues.
Rappelons, à ce sujet, les travaux du Professeur Allan Hedge de l’Université de Cornell pour qui : « Quand un objet vibre à sa propre fréquence, l’amplitude de la vibration est supérieure à l’amplitude de la source.
Les vibrations entre 0.5 et 80Hz ont des effets significatifs sur le corps humain.
Les vibrations entre 2.5 et 5Hz ont une forte résonance dans les vertèbres avec une amplification supérieure à 240%....
Les vibrations peuvent créer un stress chronique et parfois un dommage permanent aux organes. »
  
Remarque: depuis la publication de l'article, l'ouverture du lien réclame malheureusement un mot de passe.
Ces travaux d'Allan Hedge sont cités par Lynne Knuth, PhD, dans sa communication à la Commission de service public du Wisconsin psc.wi.gov/apps35/ERF_view/viewdoc.aspx?docid=133326
 
En juillet 2015, un groupe international d’experts s’est penché sur les effets sanitaires éventuels de ces « sons inaudibles ». Leurs travaux ont été coordonnés, dans le cadre du « Programme européen en recherche et métrologie » par le Physikalisch-Technische Bundesanstalt (PTB) allemand.
La revue d’acoustique « The Hearing Review » en a rapporté les principales conclusions.
Après avoir procédé à des IRM et Magnétoencéphalographies les chercheurs ont mis en évidence que la perception humaine de sons se situait bien en dessous (une octave complète) de ce qu’on croyait jusqu’alors.



Ces enregistrements ont matérialisé le fait que les sons considérés inaudibles jusqu’alors sont bien perçus par le cerveau et génèrent des émotions liées à leurs fréquences.
Selon l’acousticien responsable du projet, Christian Koch, les caractéristiques des éoliennes seraient suffisantes pour provoquer ces effets et il serait erroné de se contenter de l’affirmation que le niveau de leurs infrasons est inférieur à celui de l’audition.

D’autre part, ces infrasons sont perçus d’autant mieux que le signal sonore contient moins de fréquences supérieures. A. Salt l’avait notamment mis en évidence en enregistrant la réponse cochléaire à un stimulus de 5 Hz, puis en lui adjoignant un stimulus de 500 Hz.
Cette dernière tonalité ayant supprimé la réponse au stimulus de 5 Hz.



Cette constatation explique que des riverains sont d’autant plus gênés que le milieu ambiant est plus calme, et que la gène ressentie peut être souvent bien supérieure à 1km qu’à 500m, du fait qu’avec l’éloignement, la puissance des hautes fréquences s’atténue infiniment plus que celle des infrasons et que le riverain ne perçoit plus que ces infrasons, débarrassés des autres fréquences.
De même, la présence d’un trafic routier peut rendre la situation supportable alors qu’elle peut ne pas l’être pour certains à plusieurs kilomètres dans le silence complet.

Ambrose et Rand en ont d’ailleurs fait le constat radical dans l’étude Mc Pherson en ces termes : « The dBA levels were inversely correlated to adverse health effects experienced » (les niveaux en dBA étaient inversement corrélés avec les effets sanitaires ressentis).
La pondération A des mesures rendant compte essentiellement de la puissance des fréquences supérieures, ce constat confirme que la perception des infrasons et de leurs effets sanitaires diminue avec l’augmentation du bruit audible, exprimé avec la pondération A (dBA).
 
Concernant la caractéristique anxiogène de l’exposition chronique aux éoliennes, il ne semble donc pas que la distance soit le paramètre essentiel, tandis que les critères géologiques et topographiques et, plus encore, l’absence de bruit résiduel apparaissent déterminants.

C’est d’ailleurs le sens de la motion du 118ème congrès des médecins allemands qui a attiré l’attention sur les effets potentiels sur la santé des infrasons éoliens dans un rayon de 10km.

En tout état de cause, il serait incorrect de chercher à disculper les éoliennes au motif que leurs infrasons sont inaudibles, ou que la gène occasionnée n’est pas corrélée avec la distance ou avec la valeur du bruit ambiant.
Force est de constater que c'est pourtant le principal argument opposé aux milliers de témoignages de souffrances.